Préface du livre Le nouveau guide du bonheur. De la crise du mitan à celle de la retraite
Sept piliers du bien-être
Par Marguerite Blais, ex-ministre responsable des Aînés et des Proches aidants
Donner. Tel est le jardin que je cultive à l’orée de mes dernières séquences de vie
Le Bonheur, c’est quoi ?
Ce matin, je suis allée faire du bénévolat à la maison des aînés de Prévost, dans les Laurentides, le concept que nous avons développé sous le gouvernement de François Legault entre 2018 et 2022.
Un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) à échelle humaine pour les résidents et les employés.
Nous avons cuisiné de la compote de pommes. Les bénévoles les épluchaient et les personnes aînées les coupaient en petits morceaux ou les mangeaient au fur et à mesure… On s’éclatait.
C’était du bonheur à l’état pur.
Donner sans attendre en retour et recevoir autant de tendres regards de contentement.
Ah ! Le sens du bonheur. Un état d’esprit. Un état d’âme.
Celui que l’on découvre souvent sur le chemin de notre parcours de vie. À tout le moins sur mon tracé.
Je dis souvent que je ne suis pas compliquée, mais complexe. Quelle est la différence ?
C’est la complexité qui s’affiche dans les choix ou les non-choix que je fais et qui s’estompe avec les épreuves qui pavent ma route quotidienne.
Vieillir, dit-on, est un privilège, mais qui comporte son lot de pertes
Suis-je pessimiste ? Non, car les joies étincellent aussi sur cette carte routière.
En vieillissant, on devient parfois moins exigeant envers soi-même, puis on apprend à s’accepter et à aimer les petites choses simples que la vie nous procure.
Un sourire, un rire, un compliment, une attention particulière. Donner. Tel est le jardin que je cultive à l’orée de mes dernières séquences de vie.
J’avoue humblement être heureuse en tant que jardinière de mon cœur.
J’ai découvert le sens de la vie. Maintenant je sais, comme disait Jean Gabin.
Certaines gens ont fait cette découverte bien avant moi.
Ce n’est pas tant l’âge chronologique qui importe, mais d’agir comme un ethnologue qui part de la source pour la laisser jaillir.
Le fait de découvrir un diamant brut intérieur et de le porter en soi tous les jours de cette vie précieuse qui nous a été donnée et qui un jour, sans crier gare, sonnera le glas.
En 1993, je visite la brousse du Sénégal avec une ONG
Je croise des Peuls. La vieille sage du groupe m’ouvre grand son cœur et m’offre la seule poule vivante de leur petit village constitué d’à peine quelques cases.
Je la refuse. Mansour, notre intervenant, s’y oppose et m’enseigne que dans leur culture, quand on accueille de la visite, on donne, même en situation de pauvreté extrême.
Bonne leçon pour une Occidentale gâtée à souhait dans un Québec prospère avec des programmes sociaux.
Ça change la perspective quant aux véritables valeurs de la vie.
Les leçons à retenir
En 2015, quand mon mari a été diagnostiqué avec un glioblastome en phase terminale, il fallait assister aux séances de radiothérapie au 5e sous-sol de l’hôpital Saint-Luc (CHUM) pour comprendre que riches et pauvres, jeunes ou vieux, en jaquettes, les classes sociales n’existaient plus. Il n’y avait que la loterie de la vie qui s’écrivait dans les yeux de toutes ces personnes atteintes de cancer.
Marie-Paule Dessaint nous convie à découvrir le bonheur
À nous poser des questions sur le sens de la vie et, implicitement, de la mort
Docteur en sciences de l’éducation, conférencière et formatrice d’expérience, son livre est un guide pour mieux vivre sa vie, pour mieux la comprendre, s’aimer et s’accepter.
Pour devenir comme la vieille sage Peul, mais aussi pour faire du bien à celles et ceux que l’on aime.
Le 20 septembre 2024
Marguerite Blais,
docteure en communication,
ex-ministre responsable des Aînés 2007-2012,
ex-ministre responsable des Aînés et des Proches aidants 2018-2022
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De la crise du milieu de la vie (mitan) à celle de la retraite