Alain Henot: un parcours de vie peu banal, généreux et enrichissant
Si tu crois que l’aventure est dangereuse, essaie la routine, elle est mortelle. Paulo Coelho
Merci Alain Henot de me permettre de publier ce beau texte que tu m’as envoyé il y a quelque temps
IL EST PARFOIS DES PARCOURS HORS DU COMMUN
Né dans le nord de la France au milieu des années 40, cet éternel voyageur a passé sa vie professionnelle de façon totalement éclectique
En voyage de noces au Canada en 1967, ce pays est de suite devenu son siège social et la base de ses contrats.
Enseignant, homme d’affaires et écrivain, ayant eu des activités dans plusieurs pays du monde, il lui a bien fallu, un jour, prendre sa retraite.
Mais tout bon bourlingueur n’est pas à l’aise longtemps avec le calme du foyer.
La bougeotte récurrente le tente, l’invite, le titille. Il se dit que si l’aventure est dangereuse, la routine, elle, tue à petit feu. N’ayant pas eu envie de ce traitement fatal, Alain Henot a alors cherché à intégrer une organisation internationale venant en aide aux pays d’extrême pauvreté.
Après plusieurs mois de sélection, il a donc finalement intégré une ONG, un programme de renforcement des capacités économiques des entreprises de pays émergents.
Ce programme géré par le Centre d’Études et de Coopération internationale, et l’Entraide universitaire mondiale du Canada était financé par le ministère des Affaires mondiales du Canada.
HAÏTI. UNE MISSION PÉRILLEUSE ET ENRICHISSANTE
Alain pouvait se voir attribuer une mission dans un des pays couverts par ce programme, dont le Burkina Fasso, l’Éthiopie, le Pérou, la Mongolie, le Vietnam, la Bolivie, le Ghana, le Mali, le Malawi, le Sri Lanka, le Népal, la Tanzanie et Haïti.
C’est ce dernier pays qu’il a choisi.
La mission consistait à apporter son soutien comme consultant à une coopérative féminine de production et transformation agricole située à Beaumont, municipalité de 17 000 habitants comprenant trois hameaux, en pleine montagne du sud-est d’Haïti, très difficile d’accès, et surtout martyrisée par le passage de l’ouragan Matthew en octobre 2016.
Un accès par une route de l’extrême, ou parfois deux véhicules ne peuvent se croiser, à cause de l’étroitesse de la route en cailloux, à flanc de montagne, arrosée par les pierres et bordée d’un précipice de 300 mètres.
Je m’installe à Beaumont
Portrait de retraité actif Alain Henot en Haïti ici à Beaumont mariepauledessaint.com
À Beaumont, ni eau courante ni électricité. Les gens s’éclairent à la bougie ou avec des lampes solaires qui se rechargent le jour
Les plus fortunés installent des panneaux solaires et des génératrices diesel.
Il faut aller chercher l’eau à la source, à l’extérieur du village et les habitants, surtout les femmes, droites et fortes, transportent sur leurs têtes des bidons de 15 et 20 litres d’eau.
Pourtant les installations municipales sont là, mais pas de génératrice ni de château d’eau.
Car les taxes municipales de toutes les villes sont centralisées au ministère des Affaires municipales à Port-au-Prince et redistribuées sous forme de travaux dans d’autres communes, décisions alors fortement teintées de couleurs politiques…
Haïti se situait alors au 174e rang sur 191 pays classés par ordre décroissant de richesse
Imaginez, en 2017, que le salaire minimum était instauré, par décret, par le Président de la République.
Ce salaire journalier varie de 175 à 350 gourdes haïtiennes, soit de 2,50 euros à 5 euros pour… 8 heures de travail.
C’est donc le pays de la débrouille, on construit à la main tout ce que l’on peut.
Des centaines de petits commerçants exercent leur métier dans la rue, vendant du riz, des légumes et de la viande de cabris dans la poussière.
Et puis ici très peu de parler français, bien que langue officielle.
Les gens parlent le créole, et 60 pour cent de la population est illettrée, car après la petite école, les études sont payantes.
LA JOIE DE VIVRE DES HAÏTIENS MALGRÉ LES DIFFICULTÉS: UNE LEÇON DE VIE
Cet environnement humain remet les pendules personnelles à l’heure de la simplicité
Car personne ne se plaint. Très polis, toujours souriants, tirés à quatre épingles, les Haïtiens ont une indescriptible joie de vivre.
Malgré les difficultés, on vous invite à manger le riz familial, et vous ne pouvez refuser.
Leur principal soutien, c’est l’espoir et aussi leurs omniprésentes croyances.
Qu’ils soient catholiques, adventistes, évangélistes, baptistes, ils se réfèrent constamment à la volonté divine.
Alors les enseignes sont à l’unisson !
Pour n’en citer que quelques-unes:
– Les bus : « Confiance en Dieu »
– La quincaillerie : « Dieu est Grand »,
– La librairie : « L’Éternel »,
– Les transports : « l’Ange Gabriel »…
« bonjou messieu Alain, koman ou ye »
Vivre dans un tel pays, c’est avant tout respecter ceux qui vous accueillent. Alain s’est mis petit à petit au créole
Seul blanc parmi les 17 000 habitants, il était la minorité visible.
Tout le monde le saluait au passage, du maire au plus petit manœuvre en passant par le chef de police,
c’est « bonjou messieu Alain, koman ou ye » et il faut répondre « Mesi, Pa pli mal, e ou mènm ? ».
Il n’en faut pas plus pour avoir chaud au cœur.
AVANT DE PARTIR…
La mission a duré deux ans et demi.
Portrait de retraité actif, généreux et épanoui. Alain Henot en Haïti, American Université of the Caribbean
Mais afin de ne pas repartir brusquement, Alain a été pendant 3 mois professeur d’Entrepreneuriat à l’American University of the Caribbean.
Il a aussi enseigné au Business Institute of Technology de l’Université Épiscopale d’Haïti.
Ce qui a clos cette belle expérience de façon prospective…
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Si vous avez quelque chose à apprendre ou à proposer aux retraités et si vous désirez que je publie sur mon site votre portrait de retraité, comme celui d’Alain Henot ou celui de Danièle Giroux n’hésitez pas à me contacter.
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