Pour que l’amour dure. Des différences à rassembler

Stratégies et habitudes des couples heureux

Extraits de Le nouveau guide du bonheur. De la crise du mitan à celle de la retraite (Transitions de vie, 2024)

Marie-Paule Dessaint, docteure en sciences de l’éducation, auteure, conférencière et biographe

(Tous droits réservés)

 

John M. Gottman, professeur de psychologie et spécialiste du couple, affirme que pour qu’une relation de couple dure, les partenaires doivent se trouver au moins 70 % d’affinité et qu’à force d’observer des couples discuter de sujets sensibles dans son Laboratoire de l’amour, son Love Lab (650 couples en 14 ans), il peut prédire avec un taux d’exactitude de 91 % si ceux-ci se sépareront au cours des quatre années suivant leur union. Il ajoute que dans 69 % des cas, les conflits à propos de l’éducation des enfants, la gestion des finances, le partage des tâches ménagères, les relations avec les belles-familles ou encore le temps accordé à la vie privée et à la sexualité sont carrément insolubles. Pour préserver la relation, il vaut mieux ne pas s’acharner lors des discussions sur ces sujets

 

Des accommodements raisonnables

En effet, la vie à deux exige de la part des partenaires tout à la fois une bonne dose de volonté, de capacité d’adaptation aux changements et au stress, de respect de l’autre ou encore de coopération et d’engagement (continuer ensemble), en plus de maîtriser des habiletés de communication et de résolution de problèmes.

 

Si les deux partenaires tiennent vraiment à leur relation sans avoir à se changer fondamentalement, tout en acceptant, bien sûr, quelques accommodements raisonnables, ils n’ont pas d’autre choix que de tenir compte de la façon dont chacun communique, réagit aux émotions difficiles de l’autre et aux difficultés. Comment aussi chacun conçoit-il l’intimité, ou parle-t-il d’argent ?

 

L’objectif est de créer des sources de rapprochement et de compréhension et non des occasions de disputes et de discorde. Tout cela n’est pas donné à tout le monde, mais s’apprend

 

Les couples ayant survécu aux crises, changements et transitions depuis le début de leur union savent très bien ce que je veux dire ici.

 

Dans Le nouveau guide du bonheur, aux pages 174 à 181, j’ai rédigé une analyse des principales différences entre monsieur et madame, en m’appuyant sur les écrits de spécialistes. Il s’agit notamment d’Allan et Barbara Pease, de John Gray, de Joey Tannenbaum, de John Gottman, d’Yvon Dallaire et d’Annabelle Iglesias.

 

 

Ces différences dans la façon de réagir de chacun, touchent surtout les valeurs, les besoins, l’énergie, l’amitié, la famille et les activités, les soins aux parents âgés et malades, la façon de discuter avec les autres, l’envie, ou non, de parler et le nombre de mots dont chacun dispose par jour… ou est disposé à prononcer.

Ces différences touchent également les attentes de chacun, l’intimité, faire l’amour, la fin du travail ou la retraite, les difficultés, les conflits, l’infidélité et le divorce.

 

À propos de l’infidélité

 

Je vous parlerai de tout cela dans un prochain article (L’autopsie d’un couple heureux), mais voici déjà ce que John M. Gottman que j’ai mentionné plus haut écrit à propos de l’infidélité.

 

Dans 80 % des cas, ce n’est pas l’infidélité elle-même qui pousse une personne à divorcer, mais plutôt le fait de ne plus trouver dans la relation suffisamment d’affection, d’amitié, de respect, d’écoute, de soutien et de compréhension. Il ajoute que la satisfaction sexuelle et amoureuse repose à 70 % sur la force de l’amitié du couple.

 

Vous vous souvenez peut-être de cet article que j’ai publié il y a un certain temps ? L’intimité qui cimente le couple. J’y explique ce qu’est la véritable intimité.

 

Combien de mots prononcez-vous chaque jour? Et votre partenaire de vie?

D’après Allan et Barbara Pease, ce couple qui racontait tout cela avec beaucoup d’humour dans son livre Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes routières,  monsieur ne disposerait que de 2000 à 4000 mots à dépenser chaque jour, en plus de 1000 à 2000 sons vocaux et 2000 à 3000 gestes et mimiques.

De son côté, madame disposerait d’au moins 4000 mots de plus que lui à dépenser chaque jour pour un total de 6000 à 8000, en plus de 2000 à 3000 sons vocaux et 8000 à 10 000 gestes et mimiques.

Donc, au total 7000 mots par jour pour monsieur et 20 000 mots pour madame.

Alors, évidemment, madame souhaite que monsieur lui parle davantage et plus souvent aussi !

Je vous en reparlerai dans un prochain article.

À suivre : Un baluchon pour deux et un baluchon pour chacun pour voyager vers la planète retraite

 

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