Que peut-on attendre de nos années qui se terminent par un 9?
Par Marie-Paule Dessaint docteure en sciences de l’éducation, auteure, conférencière et biographe
Quête de sens, changement de direction, bouleversement sentimental ou nouvelles résolutions : les statistiques montrent que l’être humain associe à certains caps de la vie des angoisses et des questionnements profonds Magazine Cerveau & Psycho (2015)
Je viens de relire cette affirmation, parmi d’autres, trouvée dans le magazine Cerveau & Psycho de janvier-février 2015, ainsi que celle à propos de la surreprésentation des marathoniens dont l’âge se termine par un 9, histoire de repousser le vieillissement.
Je relis aussi que les hommes qui fréquentent les sites de rencontres extraconjugales dont l’âge se termine par 9, y sont surreprésentés de 20%!
Cela confirme mes travaux (recherches, livres et publications) sur la crise du milieu de la vie. J’avais traité de ce sujet dans mon livre Relire sa vie. 21 récits pour vous guider. Et effectivement, les récits de certaines des 21 personnes qui y ont contribué en témoignent. Vraiment intéressant!
Voici quelques points clés de cette étude américaine et de mon livre
La crise de la quarantaine: une quête de sens: croyance populaire ou réalité tangible ?
Les décennies appellent à se pencher sur son passé et son futur
On n’échappe pas aux bilans. Ces questionnements surgissent aux âges « ronds » : 30, 40, 50, 60 ans.
– Ai-je atteint les objectifs que je m’étais fixés ?
– Suis-je heureux ?
– Ma vie a-t-elle un sens ?
Sur un panel de plusieurs centaines de milliers de personnes inscrites sur divers réseaux sociaux dans plus de 100 pays, Adam Alter et Hal Hershfield, psychologues aux Universités de New York et de Californie*, ont mesuré les effets concrets de ces crises décennales.
Ils ont demandé aux sondés avec quelle fréquence ils s’interrogeaient sur le sens de leur vie et sur leurs objectifs.
Plus de questions existentielles chez ceux dont l’âge se termine par un 9: 29, 39, 49 ou 59 ans
À la veille des caps critiques, les questionnements déferlent.
Voici quelques-uns de ces questionnements.
– Certains concluent qu’ils ont raté leur mariage et qu’il est temps de redonner un sens à leur existence en bouleversant tout.
– Sur plus de huit millions de profils d’hommes fréquentant des sites Internet de rencontre extraconjugale, les psychologues ont constaté que ceux dont l’âge se termine par un 9 sont surreprésentés de près de 20 pour cent.
– D’autres dressent un constat d’échec radical : les fichiers du CDC américain (équivalent de l’INSERM) révèlent que ceux qui abordent une nouvelle décennie se suicident plus que les autres.
– La quête de sens peut déboucher sur un désir de repousser la vieillesse : sur 500 marathoniens répertoriés sur un site spécialisé, les psychologues ont découvert que ceux dont l’âge se termine par un 9 y sont surreprésentées de 48 pour cent (74 coureurs sur 500 au lieu de 50).
Pourquoi attendre qu’un « 9 » nous frappe de plein fouet? Se poser ces questions jour après jour est sans doute plus exigeant, mais plus profitable à long terme
* Source; A. Alter et H. E. Hershfield, « People search for meaning when they approach a new decade in chronological age », in PNAS
Pour finir…
Un témoignage (année en 9) tiré du livre Relire sa vie. 21 récits pour vous guider
Je suis fier d’avoir essayé. J’ai osé changer de voie mais le bilan est mitigé. Je suis bien en peine d’exprimer ma plus grande réalisation ou ma plus grande fierté. Je suis tourefois assez fier d’avoir su faire ce que j’ai fait, à savoir tout quitter pour prendre une autre voie, parce que c’est une chose à laquelle beaucoup de gens pensent mais qu’ils n’osent pas concrétiser. Je suis fier d’avoir essayé, mais maintenant les incertitudes demeurent. Pierre, 49 ans.
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