Vous ne pouvez pas venir au secours des autres si vous manquez d’air
Sachez aussi dire NON quand il le faut
Par Marie-Paule Dessaint, docteure en sciences de l’éducation, auteure, conférencière et biographe
Extraits du livre Cap sur la retraite. 25 points de repère pour franchir les transitions (Flammarion Québec, 2020). Point de repère 2, p. 37-40
Je crois que nous devons commencer par nous occuper de notre bien-être. Remplissons notre tonneau : quand il sera plein, il débordera et tout le monde pourra en profiter. Dr Étienne Jalenques
Si vous avez déjà voyagé en avion, vous savez que, au moment où l’agent de bord vous rappelle les consignes de sécurité, il vous recommande, en cas de baisse de pression dans la cabine, d’enfiler votre masque à oxygène avant d’aider vos enfants à installer le leur. La raison est simple! Sans oxygène, vous ne pouvez pas vous préoccuper des autres.
C’est ainsi que les choses devraient se passer dans la vraie vie : combler vos propres besoins avant de satisfaire ceux des autres: santé, affection, sécurité matérielle et réalisation de votre plein potentiel.
Je sais que je vais faire bondir plusieurs personnes en écrivant cela, mais laissez-moi vous expliquer mon point de vue, qui est aussi celui des spécialistes de la psychologie positive.
Il n’est pas question ici d’égoïsme, mais bien de ne pas faire de compromis pour le simple plaisir de faire des compromis, par habitude ou pour ne pas déplaire.
Ce qui n’empêche pas de faire des concessions à l’occasion
Se constituer des réserves d’énergie
Si l’égoïsme amène les gens à se replier sur eux-mêmes, penser à soi, c’est tout au contraire se constituer des réserves d’énergie et d’amour pour pouvoir en répandre ensuite autour de soi. Nous sommes tellement imprégnés de cette notion de sacrifice que nous nous sentons souvent mal à l’aise et coupables dès que nous n’accordons pas la priorité aux besoins des autres sur les nôtres
S’oublier sans cesse, c’est, dans une certaine mesure, admettre que l’on ne vaut pas grand-chose
À la longue, l’amertume, voire la colère s’empareront de nous.
Un jour ou l’autre, nous exploserons pour une peccadille, au grand étonnement de tous.
Refouler ses sentiments et ses besoins, c’est aussi courir le risque de les transformer en dépendance : nourriture, cigarette, alcool ou travail acharné.
La peur d’être abandonné ou envahi
Nous sommes toutes et tous plus ou moins hantés par la peur d’être abandonnés par les autres, ou, au contraire, de nous faire phagocyter (dévorer) par eux
Nous avons donc tendance à réprimer nos besoins pour leur plaire afin de ne pas les perdre ou de les blesser ou, au contraire, à nous enfermer dans une bulle où personne n’est invité à pénétrer.
Dans les deux cas, nous sommes perdants
Si nous ne savons pas faire respecter nos limites, bien des gens vont sauter sur l’occasion pour diriger notre vie à notre place et, du coup, nous imposer leurs propres besoins, leurs façons de faire et leurs propres limites
En agissant ainsi, ils nous manquent carrément de respect et, en nous laissant faire, nous nous manquons de respect aussi.
Les activités dans lesquelles nous nous engageons avec cet état d’esprit ne peuvent nous rendre vraiment heureux, en plus, parfois, de nous faire sentir coupable.
Lorsque nos frontières ne sont pas claires et que nos besoins fondamentaux demeurent insatisfaits, nous n’avons parfois pas d’autre choix que de nous fâcher afin de repousser ces intrus qui ne respectent pas nos limites
Lorsque nous nous plions ainsi aux désirs des autres, nous finissons par ne plus savoir qui nous sommes vraiment et quels sont nos besoins.
Nous n’assumons plus la responsabilité de nos actions ni celles de nos erreurs.
Nous attendons leur approbation et leur reconnaissance pour tout ce que nous faisons et nous devenons alors plus vulnérables à leurs critiques.
Nous ne sommes plus libres, mais carrément esclaves !
Nous passons surtout à côté du meilleur de nous-mêmes
Dans les cas extrêmes, une personne qui ne peut plus vivre librement et ne voit plus comment se sortir d’une telle situation finit, à la longue, par perdre sa combativité.
Son système immunitaire s’affaiblit et par conséquent aussi sa santé.
La maladie du geôlier ou le syndrome de Stockholm
Dans Alors survient la maladie, les auteurs (SIRIM), des médecins et des professionnels de la santé de plusieurs disciplines, parlent de cette dépendance comme de la maladie du geôlier, plus fréquente qu’on ne le croit.
Il s’agit en fait d’un problème de territoire, mais plus que cela, en fait.
Par extension, on a utilisé le syndrome de Stockholm pour décrire la situation dans laquelle un conjoint violent utilise des contraintes et le chantage affectif, en plus de ses menaces et d’agressions physiques, pour maintenir sa femme dans un état de dépendance. Rémy C. Martin-Du-Pan (2009)
Apprendre à dire NON
Un homme en colère est un homme qui n’a pas su dire non et éprouve, en plus, le remords de ne pas l’avoir fait. Tahar Ben Jelloun
Extrait de Cap sur la retraite. 25 points de repère pour franchir les transitions, Point de repère 2, p. 39-40.
L’avez-vous remarqué? Plus vous dites NON avec confiance, sans vous justifier, au lieu d’un petit OUI timide, plus les gens sont gentils avec vous et accordent de la valeur à ce que vous leur donnez ou à ce que vous faites pour eux.
Ils cessent aussi de tout tenir pour acquis et, en prime, ils se donnent la peine de vous le demander avec gentillesse.
Si vous êtes l’heureux propriétaire d’un chat ou d’un chien, vous savez de quoi je parle.
Si vous les laissez faire tout ce qu’ils veulent dans la maison et qu’ensuite vous décidez de faire marche arrière, ils ne comprendront pas ce qui vous arrive.
Mon maître est-il malade? Est-il devenu fou tout à coup!
Ils attendent alors patiemment que les choses reviennent à la normale, tout en vous tapant sur les nerf.
Ce sera long!
D’après vous, qui cédera le premier?
Est-ce parfois ainsi avec votre conjont? Vos enfants? Vos amis? Votre patron? Vos employés?
Dites un NON ferme et calme lorsque vous n’êtes pas prêt à dire OUI, au lieu d’un tout petit OUI que vous regretterez par la suite.
Faites le dès aujourd’hui et surtout ne revenez pas sur votre décision, car les autres comprendront vite, que les prochaines foism ils pourront vous avoir à l’usure.
Il est toujours plus difficile d’enlever des droits acquis que de lâcher un peu de lest
De plus, une personne qui dit OUI alors qu’elle veut dire NON ment tant aux autres qu’à elle-même.
Elle porte un masque qui cache qui elle est vraiment.
Elle ne peut alors attirer dans sa vie qui ne lui conviennent pas.
Questions
– Si vous pensiez davantage à vous, comment votre entourage risquerait-il de réagir?
– Si vous manquez d’oxygène en ce moment, qu’allez-vous changer dans changer pour retrouver un certain équilibre dans votre vie?
– Comment vous sentez-vous habituellement lorsque vous devez imposer vos limites aux autres?
Témoignage à propos du livre Cap sur la retraite. 25 points de repère pour franchir les transitions
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Une simple note remplie de gratitude pour votre écriture du livre Cap sur la retraite. Ce livre m’a accompagné au cours des dernières semaines. J’y ai retrouvé de bonnes réflexions, des partages intéressants, des exercices réflectifs et surtout, des belles étapes de préparation à ce nouvel engagement de la vie, à l’aube de la fin de la vie professionnelle. Merci pour tout, et au plaisir de vous lire à nouveau. Concernant ma retraite (que j’appelle affectueusement « mon ré-engagement »), c’est prévu pour 3 ou 4 ans. D’ici là, j’accompagne ma conjointe qui a pris cette décision en début d’année. Je trouve tellement que c’est une belle partie de notre vie, qu’elle mérite d’être soigneusement préparée et vécue. Normand Hainse, Fier membre de l’équipe HDO, 2022
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Pendant la longue pandémie, une personne m’a demandé de lui donner un peu d’aide (gratuitement) pour écrire son histoire. Je l’ai fait volontiers et je me propose de vous faire profiter des PREMIÈRES questions que le lui ai posées pour qu’elle puisse se lancer dans son travail d’écriture; le structurer. D’autres questions ont suivi.