Prenez soin de vous!
Extrait de mon livre Cap sur la retraite. 25 points de repère pour franchir les transitions (Flammarion Québec, 2020). Point de repère 2, p. 37-38.
Par Marie-Paule Dessaint, docteure en sciences de l’éducation, auteure, conférencière et biographe
Une simple note remplie de gratitude pour votre écriture du livre Cap sur la retraite. Ce livre m’a accompagné au cours des dernières semaines. J’y ai retrouvé de bonnes réflexions, des partages intéressants, des exercices réflectifs et surtout, des belles étapes de préparation à ce nouvel engagement de la vie, à l’aube de la fin de la vie professionnelle. Merci pour tout, et au plaisir de vous lire à nouveau. Concernant ma retraite (que j’appelle affectueusement « mon ré-engagement »), c’est prévu pour 3 ou 4 ans. D’ici là, j’accompagne ma conjointe qui a pris cette décision en début d’année. Je trouve tellement que c’est une belle partie de notre vie, qu’elle mérite d’être soigneusement préparée et vécue. Normand Hainse, Fier membre de l’équipe HDO
Si vous avez déjà voyagé en avion, vous savez que, au moment où l’agent de bord vous rappelle les consignes de sécurité, il vous recommande, en cas de baisse de pression dans la cabine, d’enfiler votre masque à oxygène avant d’aider vos enfants à installer le leur.
La raison est bien simple : vous ne pourrez pas venir au secours des autres si vous manquez d’air !

Penser à soi, à notre bien-être
C’est ainsi que les choses devraient se passer dans la vraie vie : combler vos propres besoins avant de satisfaire ceux des autres dans tous les domaines : santé, affection, sécurité matérielle et réalisation de votre plein potentiel.
Je sais que je vais faire bondir plusieurs personnes en écrivant cela, mais laissez-moi vous expliquer mon point de vue, qui est aussi celui des spécialistes de la psychologie positive.
Il n’est pas question ici d’égoïsme, mais bien de ne pas faire de compromis pour le simple plaisir de faire des compromis, par habitude ou pour ne pas déplaire.
Ce qui n’empêche pas de faire des concessions à l’occasion.
Si l’égoïsme amène les gens à se replier sur eux-mêmes, penser à soi, c’est tout au contraire se constituer des réserves d’énergie et d’amour pour pouvoir en répandre ensuite autour de soi.
Nous sommes tellement imprégnés de cette notion de sacrifice que nous nous sentons souvent mal à l’aise et coupables dès que nous n’accordons pas la priorité aux besoins des autres sur les nôtres.
S’oublier sans cesse, c’est, dans une certaine mesure, admettre que l’on ne vaut pas grand-chose.
À la longue, l’amertume, voire la colère s’empareront de nous. Un jour ou l’autre, nous exploserons pour une peccadille, au grand étonnement de tous.
Refouler ses sentiments et ses besoins, c’est aussi courir le risque de les transformer en dépendance : nourriture, cigarette, alcool ou travail acharné.
La peur d’être abandonné ou envahi
Nous sommes toutes et tous plus ou moins hantés par la peur d’être abandonnés par les autres, ou, au contraire, de nous faire phagocyter (dévorer) par eux.
Nous avons donc tendance à réprimer nos besoins pour leur plaire afin de ne pas les perdre ou de les blesser ou, au contraire, à nous enfermer dans une bulle où personne n’est invité à pénétrer.
Dans les deux cas, nous sommes perdants.
Si nous ne savons pas faire respecter nos limites, bien des gens vont sauter sur l’occasion pour diriger notre vie à notre place et, du coup, nous imposer leurs propres besoins, leurs façons de faire et leurs propres limites.
En agissant ainsi, ils nous manquent carrément de respect et, en nous laissant faire, nous nous manquons de respect aussi.
Les activités dans lesquelles nous nous engageons avec cet état d’esprit ne peuvent nous rendre vraiment heureux, en plus, parfois, de nous faire sentir coupable.
Lorsque nos frontières ne sont pas claires et que nos besoins fondamentaux demeurent insatisfaits, nous n’avons parfois pas d’autre choix que de nous fâcher afin de repousser ces intrus qui ne respectent pas nos limites.
Lorsque nous nous plions ainsi aux désirs des autres, nous finissons par ne plus savoir qui nous sommes vraiment et quels sont nos besoins.
Nous n’assumons plus la responsabilité de nos actions ni celles de nos erreurs. Nous attendons leur approbation et leur reconnaissance pour tout ce que nous faisons et nous devenons alors plus vulnérables à leurs critiques.
Nous ne sommes plus libres, mais carrément esclaves !
Nous passons surtout à côté du meilleur de nous-mêmes.
Dans les cas extrêmes, une personne qui ne peut plus vivre librement et ne voit plus comment se sortir d’une telle situation finit, à la longue, par perdre sa combativité. Son système immunitaire s’affaiblit et par conséquent aussi sa santé.
Dans Alors survient la maladie, les auteurs (SIRIM), des médecins et professionnels de la santé de plusieurs disciplines, parlent de cette dépendance comme de la maladie du geôlier, plus fréquente qu’on ne le croit.
Il s’agit en fait d’un problème de territoire !
Copyright Marie-Paule Dessaint
À suivre. Apprendre à dire NON
Je crois que nous commencer par nous occuper de notre bien-être. Remplissons notre tonneau : quand il sera plein, il débordera et tout le monde pourra en profiter. Dr Étienne Jalenques
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Témoignage d’un lecteur, 8 août 2022