Apprendre à filtrer les automatismes qui nuisent à la concentration
Un test amusant pour vérifier votre capacité d’inhibition cognitive (faire fi des automatismes)
Par Marie-Paule Dessaint, docteure en sciences de l’éducation, auteure de 16 livres, conférencière et biographe
Les personnes capables d’inhiber les automatismes et les interférences quand il le faut sont en général plus intelligentes que les autres et réussissent mieux dans la vie, autant au travail que dans leurs relations. Elles résistent mieux au stress et s’adaptent plus facilement au changement
Plus une personne vieillit, plus elle se plaint d’éprouver des difficultés avec sa mémoire de travail, notamment lorsqu’elle doit manipuler plusieurs informations en même temps, par exemple si elle doit donner de mémoire, et en sens inverse, des couleurs et des chiffres qui viennent de lui être montrés.
En fait, il s’agit plutôt d’un problème d’inhibition cognitive, cette capacité qu’a le cerveau de résister à lui-même. Celle-ci est d’ailleurs capitale dans la construction de l’intelligence.
Il importe donc de nous entraîner à résister… à nous-mêmes. Et cela est possible, quel que soit notre âge.
Le neurophysiologiste Alain Berthoz (1997) écrivait fort justement que «Le cerveau est un cheval fougueux que l’inhibition cognitive dirige tel un cavalier avec ses rênes»
Sans attention, ni concentration, ni inhibition cognitive, on ne peut se souvenir
L’exercice qui suit, le test de Stroop, est lié à ces deux articles:
– L’attention et la concentration: plus fragiles en vieillissant
– Pour mieux se concentrer: faire fi des automatismes
En consultant ce second article, vous trouverez de nombreux exercices pour améliorer votre capacité de résister aux automatismes (enclencher les filtres de l’inhibition cognitive).
Vous y découvrirez aussi l’importance de la tempérance, c’est-à-dire le contrôle de soi, l’art du juste milieu, etc. quand il le faut.
L’inhibition cognitive, la tempérance, permet de mieux vivre au quotidien, de mieux nous entendre avec les autres, de modérer nos réactions impulsives, de résister aux fausses nouvelles et aux jugements erronés et sans fondement sur les autres…
Je vous invite maintenant à tester votre capacité d’inhibition cognitive.
LE TEST DE STROOP: VÉRIFIER NOTRE CAPACITÉ DE RÉSISTER AUX AUTOMATISMES QUI NUISENT À LA CONCENTRATION
Vous pouvez tester votre capacité d’inhibition cognitive, notamment votre attention sélective en faisant le test de Stroop que je ne manque pas de proposer aux personnes qui assistent à mes conférences et ateliers.
L’effet Stroop a été mis au point par le psychologue étasunien John Ridley Stroop en 1935.
L’attention sélective, une des trois formes d’attention, comme je l’ai expliqué dans cet article, permet non seulement de s’isoler mentalement de l’environnement physique où l’on se trouve, mais aussi de se détacher de tout ce qui est inutile à la tâche en cours
Il s’agit de nommer les COULEURS très rapidement. (Le test comporte souvent 50 couleurs à nommer en 4 secondes!).
Si vous vous laissez distraire par l’interférence (ce qui est écrit; donc un automatisme), vous nommerez les mots que vous voyez au lieu de la couleur.
Alors, vous direz Bleu au lieu de Jaune (pour le premier mot de la première ligne), Vert au lieu de Rouge pour le second, etc.
Le test de Stroop (effet Stroop) permet de vérifier notre capacité à résister aux interférences et aux distractions qui nuisent à notre capacité de nous concentrer notamment (la capacité d’inhibition cognitive) mariepauledessaint
Alors? Quel est votre résultat?
Pour découvrir des moyens, des exercices et des techniques pour améliorer votre capacité d’inhibition cognitive, et par conséquent de celle de vous concentrer, je vous invite à consulter l’article ci-dessous, plus particulièrement, vers la fin de l’article, la section intitulée «Exercices pour améliorer votre capacité d’inhibition cognitive.»
Pour vous mettre en appétit, en voici déjà trois que vous pourriez mettre en pratique… dès aujourd’hui!:
Résistez à l’habitude ou l’obligation de faire plusieurs choses en même temps au point d’en perdre votre concentration.
– Résistez souvent et le plus longtemps possible, juste pour le plaisir de l’exercice, à une ixième bière bien fraîche, un verre de vin en trop, une pâtisserie, un objet ou un nouveau vêtement dont vous n’avez pas vraiment besoin, certaines petites colères et querelles pour un rien.
– Résistez aussi à l’habitude de faire plusieurs choses en même temps au point d’en perdre votre concentration. Faites savoir aux autres que vous avez besoin de calme.
– Quand vous êtes dans l’action, faites les choses avec ordre et méthode.
Soyez entièrement à ce que vous faites. Enlevez le pilote automatique et ne pensez à rien d’autre.
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Mangez, buvez, dormez, sortez à l’extérieur et respirez, à la santé de vos neurones, car cela ne sert pas à grand-chose de s’adonner à des exercices intellectuels, jouer au scrabble, faire des mots croisés, etc., si votre cerveau n’est pas bien nourri, arrosé, oxygéné et reposé. Ou encore si vous ne vous exposez pas suffisamment à la lumière dès le matin ou restez exposés trop longtemps et trop tard à la lumière de vos écrans (ordinateurs, téléphone intelligent, etc.), le soir.
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