Comment déceler les signes d’un vide existentiel: un questionnaire pour le vérifier
Par Marie-Paule Dessaint, docteure en sciences de l’éducation, auteure, conférencière et biographe
Cet article complète Est-ce que votre vie a suffisamment de sens?
Il est extrait du livre La retraite en vue? En route vers de nouveaux défis et aventures, p. 103-104
L’absence de sens n’est pas une maladie, ni un défaut, ni une honte. Il s’agit plutôt d’un appel à repositionner sa vie, à penser à soi, à se délester de pensées, de choses et de gens qui nous empêchent de nous remettre en question et d’évoluer. Mais lorsque la vie semble trop lourde à supporter et à gérer, il est temps de se faire accompagner pour y voir un peu plus clair et pour éviter de compromettre sa santé.
Il est facile de déceler les signes du vide existentiel dans la vie d’une personne. Ils se manifestent visiblement dans ses comportements : repli sur soi, manque d’énergie, insatisfaction chronique, troubles somatiques, maladie, dépression, accidents à répétition, dépendances, abandon de sa volonté à autrui ou, au contraire, recherche effrénée du pouvoir, de la gloire, de l’accumulation de biens et du désir de gagner de plus en plus d’argent.
Lorsque le vide existentiel devient insoutenable, l’agressivité et parfois la violence, la dépression et les idéations suicidaires sont souvent au rendez-vous.
Si vous pensez que votre vie ou celle d’un proche manque de sens, voici quelques énoncés pour faire le point.
Le nombre de fois où vous répondez « toujours » (T) et « souvent » (S) devrait vous donner un bon indice.
Est-ce que ma vie a suffisamment de sens ?
– Je ne me sens pas à ma place au travail, dans mes loisirs et avec les autres, y compris avec ma famille et mes amis.
– Je me lance souvent dans de nouveaux projets, mais je perds rapidement mon enthousiasme et mon intérêt. C’est toujours à recommencer et cela me décourage terriblement.
– Je suis si souvent insatisfait et triste sans véritable raison que cela me gêne de sortir de chez moi.
– Je me réveille souvent la nuit tant mon avenir m’inquiète.
– Je me sens souvent coupable de ce que j’ai fait ou de ce que j’aurais pu faire pour les autres.
– J’ai l’impression d’être passée à côté de l’essentiel de ma vie, mais je ne sais pas comment m’en sortir. Je sais que je peux vivre bien mieux que cela.
– Je me sens prisonnier des personnes et des événements, mais je ne sais pas comment m’en dégager.
– Je ne peux pas mettre à contribution mes talents et mes capacités ni même vivre en fonction de mes valeurs. Que puis-je faire de ma vie, alors ?
– Je m’étourdis parfois dans les excès (ex. nourriture, cigarettes, médicaments, achats compulsifs, alcool, drogues, aventures sexuelles).
– Je ne sais pas comment surmonter cette fatigue qui m’habite continuellement même si je ne fais pas grand-chose.
Cette liste est tirée de mon livre La retraite en vue ? En route vers de nouveaux défis et aventures, p. 103. Il est donc soumis à droit d’auteur. Si vous l’utilisez, la source complète doit être mentionnée. Merci!
La logothérapie: la thérapie du sens

Nos besoins fondamentaux: contribuer, croitre, évoluer, aimer, appartenir à des groupes. être reconnu, etc.
Le psychiatre autrichien Viktor Frankl, à l’origine de la logothérapie, la thérapie du sens, avait coutume de demander à ses patients qui souffraient beaucoup de leurs difficultés pourquoi ils ne se suicidaient pas pour y mettre fin.
Leurs réponses ? L’amour pour leurs enfants, un don ou un talent dont ils voulaient encore faire profiter les autres ou une cause dans laquelle ils étaient engagés et qu’ils ne voulaient pas abandonner. Intéressant, non ?
Vous vous souvenez probablement de ces quelques besoins fondamentaux (ils sont abordés au premier chapitre de La retraite en vue ?) : contribuer, être significatif, se sentir utile, aimer et appartenir à des groupes.
À suivre. Sens et mission de vie : trouver la source et quelques outils et thérapies au service de la recherche de sens
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