Écrire sa vie pour mieux comprendre la violence dans son couple
Un accompagnement dans l’écriture et non une thérapie
Par Marie-Paule Dessaint, docteure en sciences de l’éducation, auteure, conférencière et biographe
Pendant la longue pandémie, une personne m’a demandé de lui donner un peu d’aide (gratuitement) pour écrire son histoire. Je l’ai fait volontiers et je me propose de vous faire profiter des PREMIÈRES questions que le lui ai posées pour qu’elle puisse se lancer dans son travail d’écriture; le structurer. D’autres questions ont suivi.
Vous trouverez ici des articles (conseils) que j’ai écrits sur ce thème de l’écriture de soi dont Écrire et relire sa vie avant d’en ouvrir un nouveau chapitre
Voyez aussi, à la fin, un article tiré du magazine CAIRN sur la violence conjugale à partir du roman de Roddy Doyle, La Femme qui se cognait dans les portes.
Vous pourrez y puiser des idées et des enseignements sur votre propre histoire, si vous vivez ou avez vécu, vous aussi, cette forme de violence.
Et si vous avez besoin d’un accompagnement pour mener à terme votre récit de vie, c’est ici!
Écrire permet surtout de s’évader…
L’obligation de rester plus souvent chez soi quand on est âgé ou malade, le plein cœur de l’hiver ou lors des tempêtes de neige ou de verglas, etc., ce sont de bons prétextes (occasions) pour rester au chaud, au calme, confortablement, chez soi, sans trop de sollicitations extérieures pour écrire les meilleurs moments de notre vie.
On peut alors transmettre notre récit de vie à nos enfants et à nos petits-enfants ou encore les publier si nous pensons que nous pouvons apporter quelque chose aux autres.
UN ACCOMPAGNEMENT DANS L’ÉCRITURE ET NON UNE THÉRAPIE
J’écris pour vous, et avec vous, le récit de votre vie
– Je précise que je ne suis pas psychologue, mais que j’utilise encore mes outils de coach (autrefois certifiée), même si je ne pratique plus à mon bureau.
– Je reste neutre et ne prends pas partie… même si je suis loin d’être indifférente à ce type de situation.
– Il ne s’agit ici que d’un accompagnement dans la rédaction d’un récit de vie, pour vous ou pour les autres.
Pour mieux comprendre ce qui s’est passé et en tirer des enseignements.
– Au fur et à mesure de la rédaction, je vous pose des questions… de coach, pour vous permettre d’approfondir votre réflexion.
– Je vous aide à structurer votre texte et à lui donner une logique malgré la difficulté de mettre sur papier des moments aussi douloureux.
– Je ne donne pas de liens vers des ressources pour les personnes aux prises avec la violence conjugale.
Il y a en ce moment toutes une série d’articles dans les médias.
Et tant de débats aussi et, malheureusement des drames humains inconcevables et inexplicables chez des gens qui se sont aimés Il suffit de taper ces mots dans un moteur de recherche pour le constater
LES PREMIÈRES QUESTIONS POUR ÉCHAPPER AU SYNDROME DE LA PAGE BLANCHE
Si vous êtes atteint(e) de leucosélophobie, lisez ceci
Pour sourire un peu! En vérifiant sur Wikipedia si l’expression syndrome de la page blanche est exacte, j’ai découvert le vrai terme à utiliser: la leucosélophobie!
Donc, dorénavant, je demanderai à mes clients s’ils souffrent de leucosélophobie! En espérant qu’ils ne vont pas me fuir….
Je précise que ces questions ne sont pas de jugements sur la situation, mais seulement des pistes de réflexion.
Aussi, puisque c’est une dame qui m’a demandé de lui donner des conseils et des idées, nous prenons pour acquis que c’est un monsieur qui est ou a été violent avec elle; ce qui est le plus souvent le cas (bien que l’inverse existe aussi).
1. Pourquoi voulez vous écrire votre histoire?
2. Que voulez vous en faire?: faire la paix avec le passé?
– Expliquer aux autres? À vous?
– Mieux comprendre pourquoi et comment cela s’est passé?
– En tirer des enseignements pour vous ou pour transmettre aux autres?
3. Dans votre cas, comment cette violence s’est elle produite? (physique, verbale….)
4. Est-ce qu’il y a un lien avec la violence conjugale que vous avez connue et votre enfance et jeunesse? Si oui quel est-il?
5. Qu’est-ce qui vous a « entraînée » dans cette spirale de la violence conjugale?
(Les circonstances, la peur de l’autre, votre attitude, votre comportement?)
6. Qui était celui qui vous a ainsi maltraitée? (pas son nom mais sa description, sa façon de vivre, son enfance, ses besoins…)
7. Comment vous en êtes vous sortie? (Thérapie? Personnes de votre entourage? etc. )
8. Quelles sont les conséquences et les séquelles d’aujourd’hui?
9. Quels sont les apprentissages réalisés et les forces acquises que vous pourriez transmettre dans votre récit à ceux et celles qui ont vécu la même chose que vous?
D’autres questions suivront.
N’hésitez pas à réagir et si vous avez des idées et des questionnements à partager pour aider les personnes qui veulent écrire sur ce sujet, je les ajouterai de votre part dans cet article.
LA FEMME QUI SE COGNAIT DANS LES PORTES : UN ROMAN SUR LA VIOLENCE CONJUGALE
Avant de commencer à rédiger votre histoire, et pour aller plus loin que mes premières questions, dans votre réflexion, je vous suggère de lire le résumé-synthèse de ce roman de Roddy Doyle
La Femme qui se cognait dans les portes (Robert Laffont, 2019- 1ère édition 1997 pour la version française)
J’ai trouvé cet article écrit par Nadège Séverac, dans le magazine Cairn.info sous le titre: La part impensée de la violence conjugale de la fiction au récit vécu.
À lire absolument!
Ce livre, écrit par un homme, est toujours disponible en librairie.
Voici un extrait de ce que l’éditeur en dit, mais je vous suggère surtout de lire le résumé du magazine Cairn.
Paula Spencer, trente-neuf ans, s’est cognée dans les portes pendant dix-sept ans… Battue, humiliée, et toujours amoureuse de son bourreau, elle a dilué ses peurs dans l’alcool pendant toutes ces années. Ce roman âpre, écrit dans un style nerveux, direct et spontané, dénonce en effet un univers de souffrance, de misère et de violence. Mais c’est aussi un roman drôle, plein de force et de vie. Avant d’écrire La femme qui se cognait dans les portes, Roddy Doyle s’était déjà penché sur le thème de la violence conjugale – que l’on entrevoit dans Paddy Clarke Ha ! Ha ! Ha ! Au cours de ses recherches et pendant l’écriture du roman, il s’est senti de plus en plus démuni et désolé pour son personnage. Le résultat est d’une humanité percutante.
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COMMUNIQUER COMME UNE GIRAFE OU UN CHACAL?
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